Atlantean sur iOS (iPhone / iPad)

Il y a déjà eu de nombreux jeux de plateforme aquatique, avec le plus notable d'entre eux sans conteste Beatbuddy et son rythme endiablé, mais ce n'est pas pour autant que les développeurs n'essayent pas de proposer leur vision, avec leur gestion des mouvements, de la physique et de l'environnement. Le studio indépendant 201010 Ltd se lance donc dans cette tâche délicate de proposer un titre où vous incarnez une sorte de pieuvre robotisée qu'il vous faut déplacer afin de récupérer diverses orbes, éviter les dangers qui sont nombreux, détruire des éléments pour activer la sortie, etc... Bref, Atlantean propose pas moins de 50 niveaux, répartis dans 5 mondes différents, dans lesquels vous allez devoir empocher des points, des trésors, et retrouver les pierres afin de sauver ce monde sous-marin... Bref, de belles idées sur le papier, qui laisse présager un bon moment. Reste à voir si on ne va pas se noyer ?

On le sait, ce n'est pas la bonne idée qui fait le bon jeu, même si celle ci à souvent un impact certain sur sa réussite. Ici, le scénario, même si très réduit et convenu, reste intéressant pour une mise en bouche d'un jeu de plateforme. Mais dans ce genre, ce qui prime, c'est le gameplay et la jouabilité. Avec Atlantean, si les graphismes sont quelque peu rigides malgré des efforts intéressants dans l'évolution de ces derniers au fil des niveaux avec l'ajout régulier d'éléments, et une bonne prise en charge des différents plans, et si l'ambiance sonore est assez efficace avec une certaine tension, mais un calme profond également, on ne peut pas en dire autant du jeu en tant que tel. L'ensemble reste très old-school avec des effets entre les niveaux / scènes que l'on ne voit plus dans les jeux vidéos depuis plus de 20 ans, même si ce n'est pas pénalisant en soit. Ce qui est plus préjudiciable, et que l'on peut reprocher au jeu, le rendant frustrant et lassant, c'est cette certaine torpeur, cette lenteur de déplacement, qui tente de se justifier par son environnement aquatique, comme pour proposer une gestion de la physique sous marine, alors que celle-ci n'est pas réaliste. Et puis, les déplacements, de ce fait là, sont pénalisant dès que vous faites une petite erreur dans le tempo pour traverser un obstacle, ce qui devient vite rageant.

Parfois, on arrive à s'habituer à un gameplay mal calibré, sous condition que la jouabilité équilibre l'ensemble, permettant d'avoir la sensation de maitriser ce que l'on fait malgré la difficulté inhérente au gameplay, en plus de la difficulté du jeu en tant que tel. Seulement, Atlantean n'est pas sauvé par ceci, bien au contraire. Si les contrôles sont réactifs et simples à prendre en main grâce à un joystick de déplacement à gauche, un bouton bleu pour activer votre propulseur (attention à votre jauge d'énergie qui ne se voit pas bien en haut à gauche et qui se recharge avec du temps), un bouton rouge pour activer le tir de sortes de projectiles électromagnétiques, à force de jouer, on ressent un certain inconfort, et les incohérences criantes. Le bouton bleu, vous pouvez resté appuyé dessus pour l'activer, le rouge, vous devez appuyer de façon compulsive pour tirer, alors que vous avez une charge de projectile illimitée, et cette différence entre les deux boutons dans leur gestion in-game reste assez incompréhensible... mais vous avez également les tirs à orienter, suivant le joystick de déplacement, ce qui n'est pas du tout intuitif, et qui plus est très imprécis... alors qu'il aurait été bien plus agréable d'avoir un bouton rouge se transformant en deuxième joystick d'orientation de tir... ces contrôles apportent donc plus de difficulté que de confort, rendant le jeu très frustrant.

Si vous vous lancez tout de même dans Atlantean, il y a de bonnes choses à faire, de bonnes idées, mais qui pourraient être bien mieux servis par une réalisation plus ergonomique et pratique, avec moins de torpeur... vous pourrez collecter des orbes, débloquer des situations en explosant des générateurs, des murs, etc... collecter des trésors, trouver les pierres de chaque océan, et pas mal de choses intéressantes. Seulement, tout ceci se noie complètement dans l'inconfort phagocytaire ! Dommage, le potentiel était là. Peut être que des mises à jours permettront de modifier cette sensation comme cela a été le cas pour The Amazing Bernard quelques jours après sa sortie ?