Test de EXAELLA
Jeu animé un brin figé...
Par Olivier - Test jeu iOS (iPhone / iPad) publié le
Voilà un jeu qui possède une certaine particularité quelque peu iconoclaste dans le monde des jeux vidéo : il est issu d'un fil d'animation très typé manga dans un univers post-apocalyptique, que le créateur Denis Isakov a voulu re-transposer dans un jeu vidéo. C'est bien souvent l'inverse qui se produit, mais peut importe à la rigueur, les visuels ont l'air avenant et agréables à l'oeil, ce qui donne tout de suite envie de se plonger dans cette ambiance assez sombre de fin du monde. EXAELLA vous invitera à incarner une demoiselle, guidé à travers le Xonasu, un centre du sommeil artificiel, par une sorte d'Intelligence Artificielle, afin de remplir diverses tâches, tout en essayant de rester en vie. Entre exploration, plateforme 2D et tir, nous voilà prêt à partir explorer ce monde et tenter d'en repartir vivant ?
Autant vous le dire tout de suite, les graphismes et la sonorité d'EXAELLA sont véritablement bluffants, et rien que pour cela, le jeu mérite d'être téléchargé. On ressent tout de suite que ce titre est issue du film d'animation éponyme, dont l'intrigue est ici une version alternative des événements de ce dernier. La qualité de la réalisation est là, même si on pourra regretter que la majorité des environnements à parcourir seront un peu trop sombre. Cela donne du caractère, mais parfois le jeu manque de lisibilité, surtout lorsque vous avancerez avec différents ennemis face à vous. Cette qualité indéniable tranche pourtant avec la prise en main du jeu, et la physique bien trop stricte et robotique des déplacements de votre personnage principal, ternissant malheureusement le tableau qui était si beau par ailleurs.
Pour vous orienter dans ce complexe et les 5 chapitres à parcourir, vous aurez une sorte de joystick sur la gauche de l'écran de votre iPhone ou iPad, qui malheureusement accroche bien trop souvent, et n'est pas très réactif. Les déplacements manquent d'ailleurs d'inertie et sont difficiles à calibrer surtout pour les points d'arrêt dès lors où vous devrez utiliser un bouton, un ascenseur, regarder le contenu d'une mallette, ou autre. Il y a toujours un temps de latence difficile à anticiper. De même, un bouton sur la droite servira à utiliser votre arme, avec également un retard préjudiciable pour lever le bras, ce qui est par exemple problématique avec les droïdes où il faudra à la fois vous baisser et tirer pour ne pas vous prendre le feu ennemi, mais les exploser... L'équilibre est en votre défaveur dans EXAELLA, ajoutant de la difficulté là où il n'y en a clairement pas besoin. Le bouton de menu au centre de l'écran pour accéder à l'inventaire n'est pas non plus bien placé, et devient gênant à l'utilisation sur iPad.
Dans le fond, le jeu repose sur une pseudo-exploration très guidé, une avancée toujours tout droit où vous devez doser entre récupération d'objets pour vous soigner, mais également tir sur les différentes créatures (presque) vivantes ou robotiques que vous croiserez dans le complexe. EXAELLA aurait été un très bon jeu s'il avait été mieux équilibré dans ses contrôles, bien plus réactifs qu'ils ne le sont, et même encore plus avec une manette de jeu. Mais le désagrément chronique de la manipulation de votre personnage entre déplacement et tir, le fait d'être placé quasiment au millimètre pour utiliser un objet, et les ennemis bien plus forts que vous (même si on pourrait excuser ceci), en font un jeu beau mais tellement frustrant. Il faut espérer une mise à jour future pour pouvoir prendre du plaisir ici, le potentiel est là, mais il est seul, et il hère dans les couloirs de ce complexe...
Bluffant au niveau des graphismes, de l'ambiance et du style, EXAELLA perd tout son charme dès lors où vous commencerez à jouer. Le mauvais équilibrage des contrôles, que ce soit sur iPhone ou sur iPad, la torpeur des réactions et la difficulté mal dosée font de ce jeu créé par Denis Isakov une quasi oeuvre d'art injouable pour prendre du plaisir. ?? force d'abnégation vous parviendrez à avancer, mais l'expérience de jeu n'est clairement pas optimale.