Test de The Binding of Isaac: Rebirth
Renaissance tactile !
Par Olivier - Test jeu iOS (iPhone / iPad) publié le
Que dire... c'est presque sans conteste l'un des jeux indépendant les plus connus, un peu à la manière de Super Meat Boy, ayant fait plus que ses preuves sur diverses consoles de salon ou portable, dans une version originale ou remasterisée. Alors, quelques jours après sa sortie sur PC, quand le tant attendu The Binding of Isaac: Rebirth débarque sur iPhone et iPad, on ne peut que se plonger corps et âmes dans cet univers de petit garçon.... complètement dérangé ! Il y a donc deux écoles qui vont pouvoir jouer, et s'amuser presque sadiquement, avec le jeu développé par Tyrone Rodriguez, édité par Nicalis : les connaisseurs amoureux de ce titre exceptionnel, et les néophytes intrigués par tant de battage sur ce jeu qui a bien failli ne jamais atterrir sur l'AppStore. Prêt à faire pleure Isaac ?
Comment définir The Binding of Isaac: Rebirth ? Au niveau du gameplay, c'est une sorte de dual stick shooter avec une phase intense d'exploration dans des univers torturés imaginés en premier lieu par Edmund McMillen, dont l'ensemble est généré aléatoirement à chaque nouvelle partie. Au niveau de l'univers, c'est assez étrange, presque sadique, vous rendant au départ assez mal à l'aise, mais tellement intéressant au fil de votre avancée, surtout avec des graphismes fluides bénéficiant d'un très gros dépoussiérage par rapport au titre d'origine, mais dans cette version pour iPhone et iPad, complètement identique aux version PC et consoles. C'est d'ailleurs un fait louable, ce qui explique également le tarif important pour un jeu tactile, mais vous aurez l'intégralité de l'expérience ici.
Si on regarde d'un oeil détaché les visuels, voir les vidéos de gameplay, on ne peut pas forcément être subjugué par ce titre. Et pourtant, chaque joueur l'ayant eu entre les mains, dans une version ou une autre, s'en souvient. C'est véritablement en jouant à The Binding of Isaac: Rebirth sur le long terme que l'on arrive à ressortir toute la qualité de ce titre. C'est d'ailleurs en forgeant son expérience par l'échec et l'apprentissage par l'erreur que l'on peut véritablement avancer, sans pourtant être frustrant, peut être bien parce qu'on ne peut pas tellement se plaindre par rapport à ce petit héros bien malheureux qui ne peut se battre qu'avec ses larmes en les lançant sur les créatures horribles explosant dans un tas d'immondices et de déchets organiques. En outre, au fil de vos parties, vous croiserez la route de divers objets, dont vous ne connaissez absolument pas l'utilité, parfois bénéfique, mais parfois pernicieux pour votre santé, et vous ne le saurez qu'en les utilisant, au bon moment, au bon endroit, car parfois, les objets ne font absolument rien, sauf de certaines circonstances.
Pour ceux qui ne connaissent vraiment pas, The Binding of Isaac: Rebirth vous propose donc d'incarner ce petit enfant tranquille vivant avec sa mère, visionnant à longueur de journée la télévision religieuse, et entendant la voix de Dieu en personne, lui ordonnant d'enfermer son enfant dans sa chambre à coucher, lui retirant ses jouets et habits... et quelques temps plus tard, d'effectuer un sacrifice de ce dernier. Heureusement, Isaac arrive à s’échapper par une petite trappe située sur le sol de sa chambre, sous le tapis. Seulement, il descend dans ce monde torturé, aux multiples monstres, aux boss infernaux, dont le dernier le plus terrible, sa maman, permettant de réussir à terminer l'aventure après... oui 6 niveaux. Sauf que la difficulté est faramineuse, le danger partout, qu'il y a 16 fins différentes, plus de 100 ennemis, 50 boss, 10 personnages à débloquer, plus de 450 objets permettant de modifier grandement le déroulé de votre avancée, le tout dans des parties générées aléatoirement, avec des événements à débloquer dans certaines circonstances... Oui, des tonnes d'heures de jeu ! Le développeur en annonce pas moins de 500... et ce n'est pas impossible !
Vous l'aurez donc peut être compris, The Binding of Isaac: Rebirth est un excellent jeu... Ok, ça, on le savait déjà. Seulement, un excellent jeu sur console de salon ou console portable ne fait pas obligatoirement un excellent jeu sur iPhone et iPad, de part son passage à l'univers tactile, qui n'est pas toujours une réussite. Ici aussi, ce sera le point négatif... attention, pas préjudiciable, mais ce n'est clairement pas l’atout de ce portage, ben que l'on puisse rester mesuré dans notre jugement, tant il est bien mieux que bon nombre d'autres titres. Tout d'abord, saluons la compatibilité du jeu avec les manettes MFI. Même si on peut regretter qu'il n'y ai pas d'explication des boutons et contrôles, on apprendra vite et on retrouvera une excellente expérience de jeu. En ce qui concerne le mode tactile, vous aurez un joystick virtuel à gauche de votre écran pour déplacer votre personnage, et un autre à droite pour orienter votre lancé de larme, qui par défaut tirera en continu jusqu'à ce que vous appuyez de ce même côté pour arrêter, ce qui est important lorsque vous êtes proche d'une bombe par exemple. Ce système tactile est bon, mais il subsiste un léger flottement, une imprécision, comme une réactivité pas immédiate, et parfois même des obstacles qui sont assez petits mais qui empêchent votre personnage d'avancer d'avancer alors que vous ne les touchez pas.
Très franchement, on retrouve tout le plaisir de ce jeu dans ce portage tactile, et les quelques désagréments cités plus haut sont assez léger, surtout que vous pourrez vous amuser sadiquement dans The Binding of Isaac: Rebirth en mode portrait ou mode paysage, que vous aurez le mode coopératif en local (nécessitant une manette de jeu pour l'un, le tactile pour l'autre... et donc il vaut mieux un iPad pour jouer), mais surtout l’intégralité et bien plus, dans une très bonne fluidité. Le jeu est difficile, certes, mais tellement prenant sur le long terme... le très long terme... alors malgré le coût exorbitant au départ (14.99 € au lancement du jeu), il les vaut largement, avec même de nombreuses surprises et bien des secrets à découvrir.
Des graphismes complètement sombres et sadiques, dans un univers totalement gore et torturé, qui pullule d'immondice et de créatures sanguinolentes voulant faire souffrir ce chérubin... Des graphismes identiques à la version PC / console, avec certains points dans les menus qui auraient pu être mieux arrangé, mais on retrouve toute l'ambiance du jeu d'origine, et c'est l'essentiel.
Même si la musique n'est pas l'atout majeur de The Binding of Isaac: Rebirth, elle n'en reste pas moins de très bonne qualité, agréable, accompagnant bien les souffrances de votre personnage que vous pourrez entendre dans ses gémissements grâce à de très bons bruitages également.
Avec une manette de jeu, le plaisir est là, intense, rappelant celui sur console. En mode tactile, même s'il reste fluide et efficace, il faudra vous faire au tir automatique qui ne change pas de direction, et à cette impression de léger flottement dans les déplacements, mais l'ensemble réagit globalement très bien, permettant de jouer en mode portrait ou paysage dans toute circonstance sur son iPhone ou iPad.
Que dire... le studio annonce 500 heures de jeu, et franchement, si vous espérez terminer The Binding of Isaac: Rebirth à 100%, vous risquez d'être très proche de cela, du fait de très nombreux objets, créatures, boss, fins et personnages à débloquer. Une durée de vie colossale, et même un plaisir très jouissif grâce au mode coopératif en local pour jouer à deux.
Il va vous falloir mourir, mourir, mourir... mais cela vous permettra d'apprendre, de débloquer divers objets, de connaitre les points forts et les points faibles de chaque créature de The Binding of Isaac: Rebirth, avant de pouvoir espérer terminer enfin les... 6 niveaux ! Et bien heureusement, après les quelques heures pour en arriver là, vous en aurez énormément d'autres pour débloquer l'intégralité et terminer le tout à 100%. Un excellent portage réalisé par Tyrone Rodriguez, édité par Nicalis, qui rend parfaitement hommage à ce titre... les fans apprécieront, les néophytes découvriront, et tomberont sous le charme malsain et sadique d'Isaac !