Adventures of Mana sur Android

C'est en 1993 qu'est arrivé Mystic Quest sur GameBoy (en tout cas en Europe), un jeu d'action / RPG devenu mythique pour bon nombre de joueur, premier opus de la série vidéo-ludique Mana, dans laquelle on peut compte le non moins excellent Secret of Mana. Ce jeu, développé par Square, qui donna plus tard naissance à Square Enix, était l'un des tout premier jeu vidéo de rôle japonais à débarqué en Europe, qui plus est intégralement traduit en français. Dix ans plus tard, sous le nom de Sword of Mana, ce jeu profita d'un remake sur Gameboy Advance. Aujourd'hui, c'est un nouveau remake qui est disponible sur iPhone et iPad, sous le nom de Adventures of Mana, reprenant une très grande partie du scénario et de l'ensemble du jeu tout en le modernisant dans tous les secteurs... Reste à savoir s'il est toujours aussi convaincant ?

Pour dégrossir quelque peu le jeu et l'histoire qu'il raconte, Adventures of Mana vous plonge dans la vie d'un jeune gladiateur que vous incarnez alors qu'il s'oppose au Black Lord et à l'empire de Glaive pour sauver l'arbre Mana, source de toute vie. Comme dans tout J-RPG classique, vous incarnez ainsi un anti-héros qui sera le seul à pouvoir sauver le monde, lancé dans un périple aux multiples rebondissements, ennemis à éliminer, trésors à trouver, passages à découvrir et personnages à rencontrer afin d'obtenir divers indices vous permettant d'avancer dans votre quête, bien accompagné par une héroïne envoûtante, et de nombreux personnages aux caractères affirmés. Mais si le jeu conserve le principe d'une vue aérienne pour traverser les environnements, ce remake bénéficie de graphismes complètement retravaillés, utilisant une sorte de 3D pas toujours très précise, une palette ultra-colorée, et accompagnés par une musique réarrangée par le compositeur original Kenki Ito. Mais ce le scénario qui respecte le plus l'opus d'origine, malgré quelques ajustements ci et là, que les joueurs de Mystic Quest risquent de remarquer, et de ne pas forcément apprécier.

Si on passe outre ses quelques ajustements de modernisation, ou si on est novice dans cet univers, cette version reste agréable, plaisante, et assez facile à jouer. Elle se détache de la série des Dragon Quest grâce à une gestion des combats assez différente, sans partie tactique, mais bien plus proche d'un hack'n'slash. C'est d'ailleurs ce qui rend Adventures of Mana plus facile d'accès, moins obscur. L'utilisation d'un système de contrôle assez classique avec un joystick virtuel plutôt précis est également un atout pour une expérience de jeu intéressante, tout comme les deux boutons d'action d'utilisation d'arme ou d'objets sur la droite, de bonne taille et bien placés sur l'écran d'un iPhone ou d'un iPad. Une nouveauté fait également son apparition dans ce remake avec le menu sous forme de roue d'inventaire, pas toujours très pratique à utiliser, mais original, permettant un côté assez enfantin d'ailleurs. Si on ajoute à ceci les graphismes ultra colorés, presque à la limite d'un dessin animé, on arrive d'ailleurs à un jeu ne ressemblant plus trop à un titre japonnais, moins manga dans l'esprit, ce qui reste déroutant et étrange, dénaturant quelque peu l'excellent souvenir du jeu d'origine pour les joueurs aguerris et un peu plus enclins au côté rétro.

En soit, Adventures of Mana est plutôt bon si on est novice, plutôt agréable si on passe outre les défauts de structures, plutôt intéressant si on passe outre les quelques bugs (à certains endroits, si on meurt, on ressuscite en étant déjà mort... et il faut tout recommencer !). Par contre, en tant que joueur du titre original, vous risquez sûrement de ne pas le reconnaître, malgré les grandes lignes conservés, le scénario très proche et la durée de vie d'environ 30 à 40 heures... sans oublier la traduction française qui a disparu ici, au bénéfice de la seule langue anglaise ! Mais le plaisir reste efficace dans ce J-RPG devenu plutôt un casual-RPG à l'accent occidental bien plus prononcé que l'accent nippon. Bref, il y a du bon, il y a du moins bon, mais globalement, l'intérêt est encore là, le plaisir aussi, et le divertissement agréable... et c'est bien là l'essentiel.