Test de Crazy Taxi: City Rush
Un nouveau Crazy Taxi 15 ans après l'original : faut il passer la seconde ?
Par Olivier - Test jeu iOS (iPhone / iPad) publié le
Il est toujours dangereux de faire une suite. Si cette phrase est souvent vrai au cinéma, elle l'est encore plus dans le monde des jeux vidéos, malgré tout de même des réussites notables. SEGA tente tout de même le coup et a proposé à Kenji Kanno, déjà aux manettes sur Crazy Taxi, de concevoir une suite à ce cultissime titre en y intégrant de l'essence neuve, tout en respectant les fans en laissant le moteur même qui avait rendu fou bon nombre de taxi en herbe ! SEGA s'était d'ailleurs confronté à ce problème avec la sortie il y a peu de Sonic Jump Fever plutôt mal équilibré et sans grand intérêt par rapport au jeu d'origine. Nos craintes sont donc présentes au premier lancement de Crazy Taxi: City Rush.
Comme dans le jeu original, vous incarnerez ici un chauffeur de taxi devant effectuer diverses courses rapides pour des clients toujours plus pressés. Le but est simple, les déposer à l'endroit adéquates avant la fin du temps imparti ! Pas besoin d'accélérer, ni de freiner, vous n'avez qu'à changer votre taxi jaune de fil grâce à des glissés horizontaux sur votre écran afin d'éviter les voitures, camions, tramways,... arrivant face à vous. Parfois, il sera nécessaire de changer de route en effectuant des dérapages pour prendre un tournant à 90°, dans ce cas, il sera nécessaire d'appuyer longuement du côté où vous souhaitez tourner. En cas d'erreur, un slide vers le bas vous fera pivoter de 180°. Un bonus de vitesse (la nitro) sera également activable avec le bouton en bas à droite. La dernière action consistera à freiner au bon moment en tapotant rapidement sur votre écran d'iPhone ou iPad pour stopper au bon endroit votre bolide ! Bref, un système de contrôle ultra simpliste, voir trop, qui ne laisse pas beaucoup de possibilité au fun de Crazy Taxi, et qui lassera à force des missions répétitives et des décors n'évoluant pas énormément.
Mais là où Crazy Taxi: City Rush sera encore moins fun, ce sera au niveau de son utilisation de la fameuse jauge d’énergie typique des freemium, avec uniquement 4 graduations au compteur. Bref, vous ne jouerez pas longtemps ! Il vous faudra patienter quelques minutes le temps que la jauge d'essence se remplisse, ou passer par des achats intégrés, qui, on le vera plus tard, son omniprésent, malheureusement. Tout ceci brisera le rythme de jeu pourtant débridé et plein d'action, bien porté par une réalisation graphique à l'aspect cartoon et une bande son de qualité pleine de peps et d'énergie. Pour patienter, vous aurez tout de même la possibilité de modifier l'esthétisme ou les aptitudes de votre taxi, encore faut-il pouvoir avoir assez de cash pour dépenser. Là encore, si vous n'en avez pas, une micro-transaction est prévue à cet effet...
Si tout ceci est relativement classique dans le monde des jeux ayant comme modèle économique la gratuité boosté aux sombres in-apps, les nombreuses popups répétitives vous incitant à prendre le pack débutant, les pack diamant, la pack machin truc,... seront plutôt agressives et fortement gênantes, tout comme les publicités envahissantes ou les vidéos que l'on ne peut pas fermer à chaque fin de mission. D'ailleurs la durée de ces dernières sont excessivement courtes (1 à 2 minutes), comme pour placer le plus souvent ses publicités. De quoi casser le rythme frénétique insufflé par cette action survitaminé dans Crazy Taxi: City Rush.
Même si Hardlight Studio (développeur du jeu) propose un mini-jeu complémentaire consistant à envoyer d'autres taxis faire des courses afin de gagner de l'argent d'une autre façon, cela restera fastidieux et pas assez bien intégré dans le titre. Bon, le titre n'est pas non plus horrible à jouer, il conserve une grosse partie de la folie de Crazy Taxi, mais voilà encore une fois SEGA perverti par le côté sombre du freemium, prenant les joueurs que nous sommes pour des portes monnaies. Bref, rien ne vaut l'original !
De belles qualités graphiques, très colorés et pétillantes dans un style cartoon qui sied bien à Crazy Taxi: City Rush. L'ensemble est cohérent esthétiquement et plaisant pour nos rétines.
De nombreuses musiques très rock & roll dans l'esprit, comme pour le premier épisode, qui arrive à donner beaucoup d'énergie et de plaisir pour agrémenter une expérience de jeu para ailleurs terne. Les bruitages ne sont d'ailleurs pas en reste !
Si la simplicité est là avec des glissements, appuis ou tapotements faciles à prendre en main, on se croit plus dans un jeu de running qu'un jeu de voiture. L'agressivité répétitive des achats intégrés et publicités ralentissent le système de jeu en alourdissant maladroitement l'interface.
Entre la jauge d'essence à 4 unités, les missions trop courtes et répétitives et le manque d'originalité général, on s'ennuie très vite. Les agressions continuelles et la nécessité de passer par des achats intégrés finiront de vous achever pour passer à autre chose
Malgré une bonne présentation, Crazy Taxi: City Rush n'est autre q'un Crazy Taxi allégé de sa profondeur de jeu et de sa folie, qui plus est perverti à la sauce freemium que SEGA n'a encore une fois pas réussi à maîtriser ! Rien ne vaut l'original...