Out There sur Android

Il est bien difficile de catégoriser Out There, le dernier jeu de Mi Clos Studio. À mi chemin entre un jeu d'aventure, un jeu de gestion et un livre dont vous êtes le héros, le tout dans un monde poétique, philosophique, voir métaphysique parfois sur l'avenir, le monde, l'univers, les autres ou les dérives de la technologie et des Hommes en règle général. Mais grâce à un scénario composé d’événements générés de manière totalement aléatoire, et un esprit sobre et efficace, c'est sans conteste un jeu très abouti avec un grand pouvoir de re-jouabilité qui nous ai proposé par le studio français.

Pour résumer brièvement Out There, vous incarnez un astronaute perdu dans l'Espace... ailleurs ! Pour rentre chez lui, il devra voyager d'étoiles en étoiles, de planètes en planètes, le tout pondéré par une narration presque mélancolique de son livre de bord, pleine de résignation dans les multiples difficultés et moments de désespoir, malgré quelques moments de joie et découvertes magnifiques. On passe de l'un à l'autre en un instant, sans pouvoir prévoir les événements inopinés. La mort est certaine et terminera à chaque fois votre voyage / partie. Dans chacune de vos parties, votre but sera d'aller toujours plus loin dans ce système stellaire et découvrir de nouveaux éléments, faire des rencontres sidérantes d'aliens en tout genre et enfin parvenir à l'étoile tant espéré... mais vous serez mort plus d'une fois avant d'y parvenir !

Tout au long de vos voyages, vous serez amenés à utiliser avec précision et anticipation (si possible) le système de gestion des ressources dans votre cargo. Vous trouverez également parfois des épaves dans votre périple, que vous pourrez utilisez, qui auront des qualités (et défauts) intéressantes par rapport à votre navette initiale. Vitesse, capacité, technologie,... à vous de faire votre propre choix ! Il vous faudra ensuite maîtriser la gestion du carburant, de l’oxygène et du fer. Vous pourrez vous ravitailler en sondant / forant les divers planètes rencontrées, sans trop savoir ce que vous trouverez. Ceci afin d'éviter le coup de la panne ou une navette trop fragilisée, synonyme de fin, et donc de mort. Mais parfois, votre matériel se cassera, et vous devrez le réparer. Bref, un système complet, complexe à maîtriser parfois, mais avec de multiples possibilités et stratégies pour gérer au mieux vos ressources, et donc votre voyage !

Parfois, dans votre périple, vous arriverez sur des planètes-jardin peuplées d'aliens en tout genre au langage bien obscur. Vous les comprendrez plus facilement au fil de votre aventure en apprenant certains mots de façons automatique, ce qui permettra de leur répondre de façon adéquate et vous en faire des amis plutôt que de leur faire peur : de quoi ainsi obtenir un outil de terraformation, un accélérateur, un portail stellaire, ou un bouclier amélioré... Chacune de ses trouvailles vous permettront d'ouvrir de nouveaux horizons spatiaux, de nouvelles rencontres, de nouveaux soucis, de nouveaux dilemmes !

Chaque mort dans l'espace permet de recommencer avec une expérience de plus en plus importante, permettant d'apprendre de ces erreurs et donc tenter une nouvelle approche, une nouvelle stratégie... Et comme vous pourrez recommencer à l'infini, à chaque nouvelle partie répondra un scénario complètement différent et innovant. Voilà ce qui fait la très grande force de Out There, mais parfois son point faible lorsque la mort est trop rapide, avec ce côté tellement aléatoires mais tellement proche de la réalité : un rien nous fait passer d'un bonheur à une déception, un rien nous fait frôler la mort... Le mixte de l'aléatoire et de vos propres choix nous délivre un véritable chef d'oeuvre du genre. Une ode poétique sur le sens de la vie qui arrive avec énormément de brio à démontrer la perfidie hasardeuse de nos destinées, tout en s'amusant pendant de longues heures.