Last Inua - An Arctic Adventure sur iOS (iPhone / iPad)

Creative Mobile Games nous annonçait une aventure poétique dans un Grand Nord et ses légendes où deux inuits, un père et son fils, partent dans une quête initiatique sous l'égide des Dieux de ce monde froid et blanc, à travers les montagnes et les cavernes, traqué par Tonrar, un démon voulant la destruction de ces terres glacées. Dans Last Inua, il y a tout ça ! Vous incarnerez parfois le père pouvant escalader à la force de son piolet des pentes verglacées ou détruire des blocs de glace à la force de ses poings, parfois le fils, Hiko, frêle élu des Dieux, à la santé fragile mais doté de pouvoirs surnaturels. Le tout dans un jeu de plateforme 2D à double voie avec réflexion, poésie et beaucoup de charme... mais avec quelques accrocs également.

Parlons tout de suite des choses qui fâchent. Le studio hollandais est resté très classique pour le contrôle de vos deux personnages : un joystick virtuel à gauche, un bouton d'action à droite servant à sauter / utiliser ses poings pour le père, à se téléporter de points lumineux jaunes (ou appelés également télépods) pour le fils. Seulement, l'imprécision chronique, la rigidité et la lourdesse de ce mode de contrôle provoque régulièrement des morts évitables... Cependant, même si ces défauts restent désagréables parfois, on peut penser que ceci soit voulu par l'éditeur. En effet, ceci associé à la lenteur de déplacement des deux inuits, peut être provoqué par leur parcours dans une neige glacée fendue par un vent qui l'est encore plus, provoquant ainsi cette lenteur et cette impression pataude, pas toujours sûre, presque obligatoire au vue de la situation atmosphérique. Est-ce donc un défaut ou normal ? On ne le sait pas, mais, même si on peut l'excuser, cela reste rageant parfois.

Hiko, quand à lui, aura également la possibilité de créer des ponts de lumière lorsque vous balayerez l'écran de votre iPhone ou iPad avec votre doigt en déplaçant une espèce de feux-follet , en dirigeant votre geste pour ouvrir un chemin à travers un gouffre infranchissable. Et parfois, il sera nécessaire de combiner les particularités de chacun, pour ouvrir une voie, ou pour faire en sorte de ne pas se faire attraper par les loups, spectres, yetis ou autre sources sombres démoniaques pullulant à travers ce monde si blanc. Car il vous sera nécessaire de faire attention dans ce monde si tourmenté, Tonrar ne veut que votre mort et il vous suit du regard. À chaque éclair vous le verrez apparaître, comme pour vous rappeler qu'il vous traque. C'est d'ailleurs grâce à un excellent mélange de pureté de la neige et des sentiments père / fils contrebalancés par la noirceur de votre ennemi et les multiples arbres ou totems plus effrayants les uns que les autres que cet univers et cette ambiance est si particulière. L'environnement sonore avec le vent, la neige, vos pas, les éclairs et tout autre bruitages s'associent parfaitement à l'ensemble. Les voix des Dieux ou des deux inuits donnent encore plus de cohérence à ce conte initiatique.

Même si le jeu est lourd et plutôt rapide (tout juste trois petites heures pour terminer l'aventure), l'univers ciselé grâce à ses avants et arrières plans précis et bien intégrés, apporte beaucoup de charme à Last Inua. On reste donc sur une bonne note à la fin de cette aventure, se terminant de façon plutôt abrupte, et on reste convaincue que cette atmosphère feutrée et poétique restera dans nos bons souvenirs vidéoludiques. Une ambiance ouatée, une quête divine, un voyage initiatique, une poésie père / fils.