Test de Dragon Quest II
Le second épisode de la trilogie de Roto, plus mature mais toujours délicat.
Par Olivier - Test jeu Android publié le
Alors qu'il y a tout juste un mois Square Enix nous proposait de revivre le tout premier épisode de la trilogie de Roto avec le classique Dragon Quest 1, nous voilà embarqué dans une suite apparue en 1987 : Dragon Quest II. S'il n'est pas le plus connus, ni le plus mémorables des jeux de la franchise Dragon Quest en Europe, il n'en reste pas moins un des grands classiques des RPG japonnais, une suite beaucoup plus mature que le précédant opus, et bien plus proche des codes actuels du genre, même si on est encore en présence d'un titre qui a presque 30 ans. Cela se voit graphiquement, malgré un bon coup de peaufinage global, mais également au niveau de l'architecture pure du jeu, très peu scénarisé, laissant le joueur un peu livré à lui même au début.
Historiquement, Dragon Quest II débarquait après un sacré ovni vidéoludique : aucun jeu ne ressemblait au premier opus, il essuya ainsi les plâtres du JRPG. Les quelques défauts et mauvais points de ce premier épisode ont donc été gommé avec l'ajout de plusieurs nouveautés. Tout d'abord, on ne joue plus ici avec un seul héros, mais une équipe de trois personnages aux classes, aptitudes et spécificités opposées mais complémentaires. Vous incarnerez ainsi le héro de Dragon Quest 1 pour commencer, avant de rapidement monter à cheval avec un second personnage pour compléter le trio avec un mage. Ceci permet une plus grande diversité dans le gameplay, moins bourrin que précédemment, et donne un côté stratégique plus poussé. D'ailleurs, les divers créatures rencontrés dans votre périple seront beaucoup plus nombreuses, et ne seront plus seuls elles aussi. De façon induite, les équipements seront plus variés, proposant encore une fois une plus grande profondeur dans la stratégie d'utilisation de ces derniers.Mai là où Dragon Quest II évolue encore plus, c'est au niveau de sa structure générale plus proche des opus suivants avec un donjon intermédiaire, fortement ressemblant à celui de fin de Dragon Quest 1, avec un monde beaucoup plus vaste mais plus équilibré dans sa construction pour éviter la trop grosse liberté en tentant de guider à peu prêt le joueur dans sa quête générale. Les rencontres avec les divers créatures sont d'ailleurs beaucoup plus nombreuses, comme pour mieux équilibrer le temps de jeu en allongeant la durée de marche entre deux villages et tenter de se rapprocher d'une pseudo-réalité et d'une meilleure restitution des distances. Si les combats étaient assez aisés dans le premier épisode, la difficulté est très nettement supérieure ici. On notera d'ailleurs que Dragon Quest II est considéré comme l'épisode le plus complexe et difficile de la franchise, incitant à des morts régulières du fait d'un niveau d'expérience de son personnage trop écarté de sa nécessité pour réussir ce combat. La première heure de jeu sera ainsi très monotone et sans grand intérêt du fait d'un besoin d'expérience en multipliant les combats qui se termineront très régulièrement par votre mort.
De façon identique à Dragon Quest 1, vous serez très peu guidé dans l'ensemble, et vous risquez encore une fois de vous perdre ou de passer du temps à chercher tout bonnement votre chemin. Il sera ainsi très important de parler avec les nombreux personnages que vous croiserez (mais encore une fois uniquement en anglais), vous délivrant de précieux indices pour votre cheminement. Ceci sera encore plus important que vous serez amené à naviguer en bateau, n'ayant aucune interdiction sur vos potentiels port d'accostage, et que si vous ne savez pas où vous devez aller, vous pourrez chercher très longtemps. Dragon Quest II est donc assez compliqué également par ce fait, ajoutant encore plus de temps de jeu pour arriver à une bonne vingtaine d'heures (voir beaucoup plus si vous vous perdez).Si Dragon Quest 1 n'était pas le meilleur titre pour commencer à jouer à un RPG, ceci est encore plus vrai pour Dragon Quest II. Il comblera beaucoup plus les fans que les novices, souffrant de son âge et de sa complexité excessive... Difficile de jouer à celui-ci en tant que découverte, cela risque de vous donner une phobie naissante de ce genre de jeu pourtant si sympathique. Par contre, si vous avez apprécié le premier épisode, vous risquez d'être conquis par celui-ci !
Avec presque 30 ans, Dragon Quest II est dans le pur esprit rétro en pixel art légèrement peaufiné dans les textures pour lebien du portage, mais toujours avec des couleurs assez mal choisies dans l'ensemble.
Des musiques de Koichi Sugiyama ayant été réorchestrées qui sont véritablement l'ancre de la série, avec un esprit symphonique pouvant être retrouvé dans tous les épisodes suivants. L'âme musicale de Dragon Quest est née !
S'il parait globalement mieux équilibré que sur l'épisode précédant, le joystick à 4 directions ne réagit pas toujours aux mouvements de façon efficace et fluide. Ce sentiment reste encore plus présent sur tablette.
Avec pas moins de 20 heures de jeu, vous aurez de quoi faire si vous parvenez à assimiler la difficulté importante du titre et à ne pas vous lasser du système de leveling assez mal équilibré pour vos trois personnages.
Si le système de contrôle reste laborieux, Dragon Quest II propose surtout une aventure globale délicate et difficile pour tout débutant dans le monde du RPG japonnais. Les joueurs aguerris seront conquis par ce nouveau portage de Square Enix. Il ne reste plus qu'à attendre l'épisode suivant pour clôturer la trilogie de Roto !