Shardlight sur iOS (iPhone / iPad)

Le dernier né du studio Wadjet Eye Games arrive après la série des Blackwell, Primordia, ce n'est donc pas un coup d'essai pour ce studio qui nous a habitué à des softs de qualité.

Depuis quelques temps, on assiste au retour en force du style de jeu point & click, et je vous avoue que ce n'est pas pour me déplaire... entre les versions remasterisées des Hits de l'époque type Grim Fandango, Day of the Tentacle, par le studio Double Fine Production, Yesterday du studio Pendulo ou encore de Dog Mendoça nous sommes plutôt gâtés.

À la croisée des chemins entre l'univers post-apocalyptique de la série Fallout et les excellents point & click du duo Ron Guilbert / Tim Shafer qui ont fait les beaux jours du studio LucasArt dans les années 80/90, on retrouve en Shardlight un jeu que l'on pourrait qualifier de classique de part son interface ainsi que par son aspect graphique qui sent la nostalgie à plein nez.

Ici pas d'aventures loufoques mais plutôt une histoire qui débute sur un ton grave et dramatique, sur fond de misère et de guerre.

En effet, notre héroïne Amy WELLARD évolue dans un monde qui a été ravagé par une guerre nucléaire lorsqu'elle n'avait que 5 ans, un monde où les survivants de cette apocalypse se retrouvent à la merci d'un nouveau pouvoir (Les Aristocrates) mis en place à la suite de la catastrophe.
Dans cet univers désolé de Shardlight, une épidémie mortelle fait rage, la maladie du poumon vert, les personnes atteintes par ce mal n'ont que 2 solutions... soit mourir dans un centre de quarantaine dans d'atroces souffrances, soit travailler pour le pouvoir en place afin de décrocher un ticket de loterie dont le premier prix n'est autre que le vaccin qui permettra de gagner contre cette maladie qui fait rage.

Ce monde est riche de rencontre, tout au long du jeu vous allez côtoyer des personnages qui transformeront votre quête initiale. Le destin de notre héroïne Amy, simple mécanicienne de son état, va se retrouver chamboulé de manière radicale.

Bien sûr, il faudra résoudre de nombreuses énigmes, associer des objets, les utiliser sur d'autres pour avancer dans le scénario, avec des puzzles qui nécessiteront surtout de la logique (contrairement à certains jeux du genre demandant au joueur de se casser la tête pour résoudre des problèmes capillotractés).

Nous allons donc devoir faire voyager Amy dans ces paysages chaotiques. Pour ce faire nous allons retrouver un gameplay classique pour un titre de ce genre, je dirais même plutôt simpliste, pas d'actions à choisir (parler, ramasser, utiliser...) comme on le retrouve dans de nombreux titres mais juste deux boutons action et regarder qui apparaissent lorsque vous touchez un objet afin d'interagir avec celui-ci. Pour vous déplacer, il suffira simplement de toucher une partie de l'écran.

Votre inventaire est disponible en touchant la partie supérieure de l'écran, d'où il est possible de combiner plusieurs objets de votre inventaire, de les faire glisser vers d'autres objets ou personnes visibles sur l'écran de Shardlight sur votre iPhone ou iPad. Dans cette même partie supérieure il est possible de rentrer dans le menu pour sauvegarder / charger votre partie, modifier la vitesse de défilement des dialogues, afficher les sous titres et même ajouter les commentaires des créateurs du jeu.

Afin de naviguer à travers les différents quartiers de la ville vous aurez accès à une carte avec des lieux clés qui vont se multiplier tout au long de votre quête (lorsque certains quartiers deviennent inutiles pour l'histoire, ils disparaissent de la carte). Point très important à souligner, Shardlight n'est disponible qu'en anglais ce qui peut être un frein, mais ne vous découragez pas le niveau requis est abordable (surtout qu'il est possible de ralentir les dialogues et que les sous titres anglais sont disponibles).

Graphiquement parlant, le côté old school est exploité de manière intelligente et subtile. Une première impression peut vous faire penser que les pixels sont trop grossiers, mais vous vous rendrez compte que cela apporte du cachet au jeu. (Dites vous que cela vous permettra de voyager dans l'histoire du jeu vidéo sans utiliser de DeLorean volante...) On appréciera également la variété des lieux à visiter.

La bande son va très bien avec le style de jeu, elle reste discrète et se marie bien avec le doublage voix, elle contribue pleinement au plaisir et à l'expérience de jeu. La durée de vie est plutôt bonne, surtout que certaines énigmes pourront vous faire réfléchir quelques temps, bien qu'assez logiques dans l'ensemble.

Pour conclure, ce passage dans le monde de Shardlight est un vrai enchantement, que ce soit dans la résolution des énigmes, dans le scénario qui est proposé et dans l'expérience globale. Malgré l'absence cruelle de traduction française qui en découragera certains ce titre est vraiment une perle.